Notre système alimentaire industriel et globalisé est responsable d’impacts environnementaux et sociaux majeurs. Bien des alternatives locales et écologiques se multiplient, celles-ci demeurent aujourd’hui des niches. Afin de lutter contre les inégalités et démocratiser l’alimentation durable, l’idée d’une sécurité sociale alimentaire est développée par des activistes. Une proposition qui mérite une exploration depuis de multiples perspectives.
Cet article présente quelques éléments de contexte qui montrent la nécessité d’un projet égalitaire, qui agit au niveau systémique pour sortir les alternatives alimentaires de leur niche, il dessine ensuite les contours de la sécurité sociale alimentaire telle que défendue par ses militant·e·s et enfin identifie des pistes d’approfondissement pour nourrir le débat autour de cette proposition.
Le droit une alimentation adéquate est un droit humain fondamental consacré dans
plusieurs traités internationaux ratifiés par la Belgique. A cet égard, les autorités belges ont le devoir et l’obligation de respecter, protéger et donner effet au droit à une alimentation adéquate sur leur territoire ainsi qu’à l’étranger. Le droit à l’alimentation est toutefois largement ignoré par les responsables politiques belges, étant considéré comme une problématique touchant principalement les pays pauvres. Cette vision ignore l’ampleur des phénomènes d’extrême pauvreté en Belgique et démontre une interprétation restrictive du droit à une alimentation adéquate. Cette note vise à mettre en lumière les défis importants du droit à une alimentation adéquate en Belgique et à préciser les obligations de la Belgique au regard de ses engagements en matière de droits humains.
Le présent Livre blanc s’inscrit résolument dans une démarche de promotion de la santé :
• Il identifie un ensemble de déterminants variés de l’accès à une alimentation de qualité ;
• Il recommande un travail multidisciplinaire et intersectoriel pour concevoir et mettre en œuvre une politique intégrée de l’alimentation ;
• Il plaide pour la prise en compte de l’accessibilité à l’alimentation de qualité au niveau de toutes les politiques publiques ;
• Il réaffirme le nécessaire travail de proximité avec les publics pour plus d’empowerment individuel et collectif ;
• Il veut faire évoluer les environnements et les lieux de vie vers plus de santé ;
• Il vise la réduction des inégalités sociales par des recommandations ayant trait à la gouvernance alimentaire, à la qualité des systèmes de protection sociale et à des mesures spécifiques à destination des publics précarisés.
Dans ce « livre blanc », les auteurices, après avoir réaffirmé le lien entre systèmes alimentaires et inégalités sociales, tentent de définir les différents déterminants de l’accès à une alimentation saine. Des recommandations sont ensuite proposées afin de promouvoir l’accès de toutes et tous à une alimentation durable et qualitative.
Article tiré de la revue « Alimentation, Santé & Petit budget ».
Les préjugés autour de « la meilleure façon de manger » et envers les plus démunis ont peu à peu pris les tours de l’évidence. En découlent
des dogmes sur l’alimentation et sur les comportements qui nourrissent en partie un climat de défiance envers les personnes doublement stigmatisées : pour leur statut social et leurs comportements. Comment lutter contre ces jugements ? Par le vivre-ensemble tel qu’il est prôné par les associations actives et engagées. Mais aussi par une meilleure posture de chacun grâce à l’analyse des idées reçues sur l’alimentation et par la connaissance de la précarité dans ses diverses dimensions. Pour se prémunir et lutter contre ces préjugés, il convient donc d’être vigilant quant aux messages véhiculés et aux informations délivrées.
Article signé par de nombreuses.eux universitaire, analysant la gestion actuelle de la mise en place de la sécurité alimentaire, et leurs recommandations pour qu’elle soit la plus efficiente possible.
Article abordant la (nécéssaire) rencontre actuelle entre problématiques d’aide alimentaire et développement de projets en alimentation durable, à travers, entre autres, la présentation du projet « Solenprim » questionnant l’accessibilité de l’alimentation durable à Bruxelles.
« Pourquoi faire le lien entre alimentation durable et aide alimentaire ? Pour la Fédération des Services Sociaux (FDSS), le rapprochement de ces deux univers offre une nouvelle manière de penser le droit à l’alimentation. Et interroge les enjeux de la participation – des usagers, des chercheurs, des travailleurs sociaux – à la co-construction d’un accès à une alimentation de qualité pour tous. »
Document complet et détaillé dessinant les enjeux, tenants et aboutissants d’une sécurité sociale de l’alimentation en France
« Cette page présente le projet de sécurité sociale de l’alimentation rédigé par ISF-AgriSTA, mis en ligne pour la première fois en février 2019. Elle est mise à jour régulièrement pour présenter l’avancée des travaux et les liens utiles pour suivre le projet. Bonne lecture ! »
« En France, la sécurité sociale de santé offrait aux citoyen•ne•s, dans sa construction initiale, l’accès à des soins médicaux, quels que soient leurs revenus. Pourquoi ? Parce que la santé est un bien commun et l’accès aux soins, un droit.
Si l’alimentation, notre première médecine, représente une part majeure des questions de santé, un bien commun et même un droit, une part encore trop importante de la population n’est pas en mesure de l’exercer. L’accès digne à une alimentation choisie est un droit, tout comme l’accès aux soins, ne devrait-il donc pas faire l’objet d’une politique spécifique ?
Choisir son alimentation, c’est avoir accès à des produits qui nous conviennent, c’est-à-dire dont on a pu décider de leurs modes de production tout en répondant à nos préférences alimentaires. Cela revient à penser l’organisation d’un système de démocratie alimentaire.
Créer une sécurité sociale de l’alimentation (SSA) dans cet objectif, est-ce possible ? A quelles conditions ? Comment une sécurité sociale de l’alimentation pourrait-elle offrir à toutes et tous l’accès à une alimentation choisie, de qualité, respectant l’environnement et les travailleur•euse•s ? Comment cet outil pourrait-il garantir le droit à l’alimentation, être la base d’une souveraineté alimentaire des peuples et de la transition nécessaire du système de production agro-alimentaire ? Pourquoi une SSA et pas une autre politique? »
Des millions de ménages se nourrissent grâce à l’aide alimentaire. Et si on remédiait au problème d’accès à une alimentation de qualité en créant une sécurité sociale dédiée ?
Le Réseau Salariat, l’association Agrista, la Confédération paysanne et un collectif de chercheurs planchent sur cette « utopie concrète ».
Et si la Sécurité sociale, dont l’exécutif vante aujourd’hui les mérites, pouvait régler le problème de l’accès de tous à l’alimentation? L’idée fait son chemin. Un groupe de travail réunissant l’association Agrista, le Réseau Salariat, la Confédération paysanne et le réseau des AMAP étudie l’idée depuis trois ans.
Ce document, très fourni et intéressant, édité par le réseau salariat, arpente la perspective d’une sécurité sociale de l’alimentation pour contrer « le modèle capitaliste de l’industrie agro-alimentaire ». Malgré une vision très structurelle et socio-économique, ce document prospectif invite également à l’émancipation de chacun.e via cet enjeu intersectionnel s’il en existe : l’accès à une alimentation de qualité.
« L’alimentation est une question vitale et qui concerne absolument tout le monde ! Elle a des enjeux locaux et internationaux, elle pose des questions fondamentales de pouvoirs, d’inégalités sociales, d’organisation du travail, du poids des multinationales et du rôle des pouvoirs publics pour renforcer leur poids ou bien le contrer. C’est également un secteur où la financiarisation joue un rôle majeur, la mécanisation remplace les emplois, l’exploitation des humains, des animaux et des ressources naturelles y est au cœur… Un sujet politique majeur qui touche à la santé publique, à l’environnement, aux inégalités sociales, aux inégalités territoriales… et qui révèle avec acuité les ravages du système capitaliste.
L’alimentation analysée comme système, de la production à la consommation en passant par la transformation et la distribution, apparaît être une grille de lecture assez efficace pour apprécier l’état d’une société.Ainsi, les mots de Via Campesina[9] : « le modèle agro-industriel porte en lui le conflit social, l’exploitation du travail, la destruction de l’environnement, les dégâts sur la santé et la pauvreté rurale. » illustrent parfaitement les maux de la société capitaliste. A contrario, les exemples de la commune du Rojava[10] ou les communautés du mouvement zapatiste au Chiapas sont, sur le plan de l’alimentation, assez éclairants. »
L’aide alimentaire, dont dépendent des millions de personnes en France, repose sur un vaste système de défiscalisation encourageant la surproduction. Pire, certaines grandes surfaces se débarrassent de denrées inutilisables auprès d’associations caritatives, tout en bénéficiant de réductions d’impôts.
Analyse de cette tendance qui considère « les pauvres » comme une sorte de poubelle lucrative de l’alimentation