La lutte contre la précarité alimentaire

Ce numéro du Journal RESOLIS est consacré aux travaux de l’atelier 12 des États généraux de l’alimentation, qui se sont déroulés de juillet à décembre 2017, « Lutter contre l’insécurité alimentaire, s’assurer que chacun puisse avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité en France et dans le monde ».

Une première partie de la publication rend compte de la dynamique de cet atelier ; la deuxième partie détaille sommairement 60 actions locales de lutte contre la précarité alimentaire, dont 50 en France.

Priya Fielding-Singh : «La nourriture permet d’atténuer les privations matérielles»

Pour la sociologue américaine Priya Fielding-Singh, expliquer la malbouffe chez les plus pauvres par un défaut d’information ou le problème du coût est insuffisant : les parents défavorisés cèdent aux appels du soda car c’est le seul moyen dont ils disposent pour faire oublier les restrictions à leurs enfants. Il s’agit donc de changer la valeur symbolique de la nourriture.

Selon la chercheuse, toute étude sur les habitudes alimentaires doit prendre en compte la valeur symbolique et culturelle que nous associons à la nourriture. (…) Elle soutient que pour les parents les plus défavorisés, les conduites alimentaires ne sont pas seulement dictées par les contraintes du budget ou régies par l’ignorance. Elles sont une manière de faire de la nourriture un antidote contre la privation et la pauvreté.

Etats Généraux de l’alimentation

En 2017, l’Etat français a engagé des « états généraux de l’alimentation », soit un ensemble de moments d’échange et d’ateliers, qui réunissaient un maximum d’acteurs (privés, publics, associatifs,…) de l’alimentation, afin de réfléchir ensemble aux enjeux de l’alimentation en France, et aux pistes de solution envisageables. De ces états généraux est ressortie cette feuille de route, sorte de synthèse de l’ensemble des réflexions qui ont été menées durant ces moments d’échange. Cette feuille de route rassemble dès lors l’ensemble des « axes stratégiques » sur lesquels agir afin de participer à une transition du système alimentaire français la plus saine possible (pour la planète, pour les producteurices et pour les mangeureuses). Elle est donc composée d’un ensemble d’enjeux sur lesquels agir, des différents objectifs identifiés, ainsi que de la proposition d’une série de mesures.

Au sein de cette feuille de route, vous pourrez notamment retrouver, à la page 26, la partie de cette feuille de route consacrée à l’enjeu suivant : Réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable.

 

Les Petites Cantines

Les Petites Cantines, c’est un réseau non lucratif de cantines de quartier, où les convives s’accueillent et se rencontrent au travers de repas durables, participatifs et à prix libre. Les Petites Cantines s’appuient sur l’entraide et l’intelligence collective pour contribuer à la construction d’une société fondée sur la confiance.

Les Petites Cantines visent à rompre la solitude, dont 45 % des Françaises et des Français souffrent. Faire à manger ou partager un plat sont des occasions de rencontrer des convives d’autres générations et parcours de vie. Tout est fait pour faciliter les échanges, se sentir relié.e aux autres, et renouer avec un sentiment d’utilité sociale. La maîtresse ou le maître de maison accueille les participants et les convives et anime la communauté. Tout le monde met la main à la pâte, au service ou à la vaisselle « comme à la maison » et l’on paye ce que l’on veut ou peut pour son repas, de manière à accueillir tout le monde. L’approvisionnement est bio et local, en circuit court, ou en invendus collectés. Chaque Cantine est autonome financièrement grâce à la participation libre des convives. Le modèle permet de promouvoir une alimentation saine, de qualité, durable et pleine de goûts !

Suivre le lien vers le site web pour en savoir plus, ou allez voir cette vidéo explicative du projet

le Projet Alimentaire du Territoire LYonnais (PATLY)

Le PATLY est le nom donné au Projet Alimentaire Territorial, porté par les acteurs de l’alimentation du territoire et dont la Métropole de Lyon est l’animatrice.

Avec la création de la Métropole au 1er janvier 2015, le Grand Lyon dispose de compétences permettant une approche globale des enjeux alimentaires. Toutefois, il est primordial pour la collectivité d’articuler les leviers relevant de ses propres compétences avec la contribution d’autres acteurs territoriaux institutionnels et privés sur un périmètre de 50 km autour de Lyon.

À terme, il s’agira :

D’une déclinaison opérationnelle des 11 objectifs de la stratégie alimentaire par les acteurs du territoire, en engagements, coopérations et actions partagées.
De la formalisation d’un document stratégique et opérationnel, le Projet Alimentaire Territorial (PAT), proposé au vote du Conseil Métropolitain.

Accessibilité sociale à l’alimentation durable : état des lieux des pratiques alimentaires d’un public en situation de précarité à Rennes

La Ville de Rennes s’est interrogée sur l’accessibilité à l’alimentation durable des personnes en situation économique difficile. Ce mémoire montre comment s’alimente le public cible, quelle est sa distance à l’alimentation durable et quels seraient les parallèles possibles avec le dispositif d’accès à la culture déjà existant sur l’aire rennaise. À cet effet, 60 questionnaires ont été réalisés ayant donné lieu à une analyse mono-variée jugée représentative, et a une analyse multivariée par ACM suivie d’un Classification. 15 entretiens semi-directifs ont permis d’expliciter la distance à l’alimentation durable ainsi que les leviers potentiels permettant d’aller vers celle-ci. Des idéaux-types ont permis de faire ressortir les principaux traits de l’accès à l’alimentation par rapport à la proximité à l’alimentation durable et au profil socio-économique. N’ayant pas pu conclure sur la forme que pourrait prendre une telle politique publique, des indications ont été apportées sur différentes approches éventuellement complémentaires.

Stratégie « Manger Demain », Vers un système alimentaire durable en Wallonie

Document édité parallèlement au référentiel « vers un système alimentaire durable en Wallonie », qui est d’ailleurs repris dans ce document. En plus de cela, vous pourrez retrouver :

Le rapport des assises wallonnes de l’alimentation durable 2017-18 (p. 18)

Une synthèse des leviers d’actions identifiés lors de ces assises (p. 55)

Un guide d’animation pour mener un Forum Alimentaire (p.69)

Les plans d’actions spécifiques liés à l’alimentation durable dans les cantines (p.87)

Les documents de présentation du Green Deal « Cantines Durables » (p.93)

Une alimentation de qualité : un droit accessible à tous ?

Ce 83ème numéro de la revue éditée par Culture et Développement traite de l’accès à une alimentation de qualité pour toustes. Après avoir questionné le droit à l’alimentation, nos systèmes alimentaires, et le(s) lien(s) entre alimentation de qualité et inégalités sociales, ce numéro propose de partir à la rencontre de différentes personnes qui militent pour un accès du plus grand nombre à une alimentation de qualité.

Le projet DREAM

DREAM est un projet d’insertion socio-professionnelle (ISP) de récupération et de distribution des invendus de fruits et légumes du marché matinal de Bruxelles (Mabru) vers le secteur de l’aide alimentaire en Région de Bruxelles-Capitale.

DREAM (Distribution et Récupération d’Excédents Alimentaires à Mabru) est le fruit d’une collaboration entre le CPAS de la Ville et le Marché Matinal de Bruxelles (asbl Mabru). Ce service vise à récupérer les fruits et légumes frais invendus auprès des marchands du Marché Matinal et d’autres fournisseurs et à les redistribuer à des associations bruxelloises actives dans le domaine de l’aide alimentaire.

Lancé à la mi-septembre 2015, ce projet renforce considérablement le secteur de l’aide alimentaire en région Bruxelloise.

Actuellement, il permet déjà de récupérer plus d’une tonne de légumes et fruits frais invendus par jour et à les redistribuer aux associations du secteur.

Notre alimentation, un engagement citoyen

Film documentaire réalisé par Gsara ASBL et le PCS de Liège afin de sensibiliser aux enjeux d’une alimentation de qualité pour toustes, et (surtout) pour visibliser les initiatives mises en place sur le territoire Liégeois pour s’alimenter sainement, localement, et sans exploser son budget.

« De nos jours, bien s’alimenter n’est plus une priorité. Les problèmes de santé liés à l’alimentation augmentent (obésité, diabète, cancer ….) et touchent tout le monde et particulièrement les plus fragilisés. A Liège, beaucoup d’initiatives existent pour se nourrir plus sainement en respectant l’environnement. Le Plan de Cohésion Sociale de la Ville de Liège a décidé de faire appel au service du GSARA Liège pour réaliser un film documentaire sur la thématique de comment s’alimenter localement plus sainement avec un petit budget à destination principalement des plus fragilisés. Ce film sera utilisé dans le cadre d’animations de prévention et de sensibilisation afin de promouvoir une alimentation saine et agréable pour tous. »

Un dossier pédagogique est disponible pour accompagner ce film, et le questionner avec le public. Il est disponible ici : https://www.yumpu.com/fr/document/read/62137241/dossier-pedagogique-notre-alimentation-un-engagement-citoyen