Sensibilisation des publics précaires à une alimentation saine et durable : quel impact sur l’émancipation ?

Nul ne conteste plus le lien étroit qui relie santé et alimentation. Cette préoccupation autour de l’alimentation est d’actualité, liée aux vocables qualité, bio, durable. Elle constitue aussi un enjeu de santé publique, elle est l’objet de programmes d’actions de la part des mutualités, des maisons médicales, des CPAS…

Elle recouvre un vaste réseau d’initiatives citoyennes relayées par une multitude d’associations. Elle fait couler beaucoup d’encre. Mais pour autant, manger sainement et faire des choix alimentaires de qualité, est-ce possible pour tous? Comment et pourquoi mobiliser un public précarisé autour de cette question? Faut-il l’aborder en termes de santé ou de durabilité ? Quels sont les fondements, les pratiques, les réussites, les difficultés et les défis de la sensibilisation dans ces domaines ?

Le projet DREAM

DREAM est un projet d’insertion socio-professionnelle (ISP) de récupération et de distribution des invendus de fruits et légumes du marché matinal de Bruxelles (Mabru) vers le secteur de l’aide alimentaire en Région de Bruxelles-Capitale.

DREAM (Distribution et Récupération d’Excédents Alimentaires à Mabru) est le fruit d’une collaboration entre le CPAS de la Ville et le Marché Matinal de Bruxelles (asbl Mabru). Ce service vise à récupérer les fruits et légumes frais invendus auprès des marchands du Marché Matinal et d’autres fournisseurs et à les redistribuer à des associations bruxelloises actives dans le domaine de l’aide alimentaire.

Lancé à la mi-septembre 2015, ce projet renforce considérablement le secteur de l’aide alimentaire en région Bruxelloise.

Actuellement, il permet déjà de récupérer plus d’une tonne de légumes et fruits frais invendus par jour et à les redistribuer aux associations du secteur.

L’accès à une alimentation pour tous

Après avoir tracé les contours d’une alimentation saine et équilibrée, cette note d’analyse tente de compiler les différents freins qui conditionnent l’accès de certaines personnes à ce type d’alimentation. Elle passe ainsi en revue la publicité, le manque de budget, la facilité d’accès aux lieux d’achats, les contraintes de temps, et le manque de savoir et de savoir-faire.

Présentation de VRAC

Vidéo de présentation du projet VRAC – Vers un Réseau d’Achat en Commun.

L’objectif global de VRAC est de développer des groupements d’achat dans chaque quartier populaire sur une logique d’essaimage d’un modèle
basé sur la mobilisation des différentes parties prenantes du quartier (habitants, associations et structures de proximité, professionnels/techniciens, élus, …).
> Distribuer dans les quartiers populaires des produits de consommation courante de qualité et des services à des prix attractifs, en améliorant ainsi le pouvoir d’achats des habitants.
> Encourager une consommation durable et responsable, en permettant aux habitants des quartiers de s’inscrire dans de nouvelles pratiques de consommation et d’approvisionnement/d’alimentation.
> Favoriser la cohésion sociale en suscitant et/ou renforçant des espaces de socialisation et d’entraide dans les quartiers où VRAC est présent par le biais de groupements d’achats.
> Élaborer un mode de fonctionnement économique coopératif s’appuyant sur les principes de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Des systèmes alimentaires relocalisés plus durables : vers un accès à une alimentation de qualité pour tous.

L’objet de notre contribution propose une réflexion autour de la durabilité (sociale) de l’alimentation, à partir notamment des résultats de la recherche-action SOLALTER menée en Bretagne entre 2013 et 2015 autour des solidarités alimentaires territorialisées. Dans un contexte de relocalisation en matière d’approvisionnement du dispositif de l’aide alimentaire d’une part, et de « démocratisation » des circuits courts alimentaires d’autre part, notre recherche explore la multiplicité et la diversité de ces initiatives de reterritorialisation alimentaire qui s’opèrent et/ou se construisent actuellement sur le territoire régional breton (jardins partagés, groupements d’achats, épiceries…). Identifier, mutualiser et analyser ces
expérimentations entrepreneuriales et associatives permet plus largement de réfléchir et de questionner les différents leviers d’action visant à promouvoir plus de justice et/ou de démocratie alimentaire.

L’aide alimentaire à Bruxelles

Entamée en septembre 2014, la recherche «L’aide alimentaire aujourd’hui, le droit à l’alimentation demain» entend contribuer à une meilleure connaissance des initiatives en matière d’aide alimentaire dans la Région de Bruxelles-Capitale. En s’appuyant sur l’expérience d’une trentaine de personnes bénéficiaires de cette aide, cette étude interroge tant la qualité des denrées accessibles que les conditions de l’accueil des demandeurs, les modalités d’accès à ce type d’aide, l’accompagnement social ou encore l’implication des bénéficiaires dans les organismes fournissant de l’aide alimentaire. A l’occasion de la tenue de groupes de travail, les données récoltées ont également été enrichies du point de vue d’intervenants de l’aide alimentaire, issus de CPAS ou du monde associatif. Ce sixième numéro des Cahiers de la Recherch’action présente, sous forme de synthèse, les enseignements issus du volet qualitatif de cette recherche.

L’aide alimentaire aujourd’hui, le droit à l’alimentation demain

Cette recherche-action, menée par la Fédération des Services Sociaux, a analysé l’aide alimentaire en Belgique, et, plus particulièrement, à Bruxelles selon deux approches :

  • Une approche quantitative de l’aide alimentaire (financement, approvisionnement, ressources humaines, nombre de bénéficiaires), mais également des enjeux sociaux auxquels elle est supposée répondre, en questionnant les causes des inégalités et de la pauvreté en Belgique
  • Une approche qualitative de l’aide alimentaire, tant sur la qualité des aliments que sur la qualité de l’accueil et du suivi et de l’accompagnement. Cette recherche-action s’est également intéressée à l’implication (ou non) des usagers.ères au sein des structures d’aide alimentaire.

La Concertation Aide Alimentaire

Ce numéro de la revue « Santé conjuguée » donne la parole à la Concertation Aide Alimentaire, une initiative de la Fédération des Services Sociaux dont le but est de promouvoir le droit et l’accès de chacun.e à une alimentation saine et de qualité.

Au sein de ce numéro au contenu très riche, différent.e.s acteurs.trices de la Concertation Aide Alimentaire prennent la parole pour :

  • Expliciter les objectifs et les enjeux de l’aide alimentaires en Belgique, ainsi que détailler les différentes manières dont cette aide alimentaire est mise en place
  • Faire le lien entre aide alimentaire et alimentation saine, en questionnant les produits alloués à l’aide alimentaire, ainsi qu’en montrant le lien entre maisons médicales et organismes d’aide alimentaire
  • Donner la parole aux bénéficiaires de l’aide alimentaire afin de savoir comment celle-ci est perçue

L’ali­men­ta­tion durable à la portée de tous !

Cette animation met en évidence les impasses de notre système agro-alimentaire tout en évoquant des pistes d’action, tant individuelles que collectives. Elle permet d’aborder la question de l’alimentation tout en laissant la parole à chacun pour exprimer son rapport à la nourriture, ce à quoi il veille lorsqu’il fait ses achats ou prépare ses repas.

Bisbrouille dans la tambouille

Public : destiné au adultes, prévu pour un public peu alphabétisé.

Objectifs de ce kit pédagogique :

  • Réfléchir aux déterminants (freins et leviers) de l’accès à une alimentation de qualité.
  • Envisager les possibles et les limites au changement.
  • Expérimenter de nouvelles attitudes.
  • Déculpabiliser par rapport aux messages normatifs de santé publique.
  • Débattre avec les participants de leurs moyens d’action.