La Ville de Rennes s’est interrogée sur l’accessibilité à l’alimentation durable des personnes en situation économique difficile. Ce mémoire montre comment s’alimente le public cible, quelle est sa distance à l’alimentation durable et quels seraient les parallèles possibles avec le dispositif d’accès à la culture déjà existant sur l’aire rennaise. À cet effet, 60 questionnaires ont été réalisés ayant donné lieu à une analyse mono-variée jugée représentative, et a une analyse multivariée par ACM suivie d’un Classification. 15 entretiens semi-directifs ont permis d’expliciter la distance à l’alimentation durable ainsi que les leviers potentiels permettant d’aller vers celle-ci. Des idéaux-types ont permis de faire ressortir les principaux traits de l’accès à l’alimentation par rapport à la proximité à l’alimentation durable et au profil socio-économique. N’ayant pas pu conclure sur la forme que pourrait prendre une telle politique publique, des indications ont été apportées sur différentes approches éventuellement complémentaires.
Type : Mémoire/thèse
Les enjeux d’une alimentation durable et de qualité accessible à tous : apprentissages autour de l’étude de cas du Marché des Tanneurs
Depuis le début des années 2000 et particulièrement ces dix dernières années, les consommateurs désirent retrouver le contrôle de leur alimentation. De véritables mouvements s’organisent pour retrouver le lien à l’alimentation, à la production, aux producteurs et/ou à la terre. Parallèlement, des initiatives venant de la production ou de la distribution se créent, parfois en circuits courts. Cette dynamique s’inscrit ainsi dans une démarche plus globale de transition du système agro-alimentaire voulue notamment par le mouvement actuel de l’agroécologie. Les attentes des consommateurs se
teintent alors de critères sociaux et environnementaux et sont caractérisées par la durabilité. La recherche d’une alimentation durable et de qualité crée ainsi de nouveaux comportements et induit de nouvelles pratiques de consommation.
Cependant, cette nouvelle forme d’offre alimentaire n’induit pas automatiquement l’accès à tous à cette alimentation durable et de qualité. Les alternatives sont ainsi critiquées pour leur élitisme. Un manque de mixité sociale y est décrié. Cela nous amène à nous interroger sur le potentiel de transition de ces modèles alternatifs au système agroalimentaire et sur les récupérations possibles par le modèle dominant. La question de l’accessibilité à l’alimentation durable et de qualité est ainsi un sujet important dans la recherche. Les freins y ont déjà largement été discutés. Le débat perce même au sein de la distribution classique. Colruyt, en 2016, s’associe avec des CPAS pour proposer leurs produits à des prix plus bas dans le projet « A table pour un, deux, trois euros ». Ce projet propose également des ateliers culinaires et des formations pour « adopter de bons réflexes » ou « repérer les bonnes affaires » lors des achats.
La littérature se concentre maintenant sur les stratégies mises en place ou proposées par les alternatives pour permettre l’accessibilité à tous à l’alimentation, pour augmenter la mixité sociale en leur sein et répondre aux défis de la justice alimentaire. L’objectif de ce travail est alors d’analyser le modèle d’un cas précis bruxellois et installé en circuit court : le marché des Tanneurs. Le marché des Tanneurs est en effet réputé pour sa clientèle diversifiée et ses produits bio, de qualité et accessible au plus grand nombre. Le but est d’analyser les stratégies mises en place sur le marché des Tanneurs concernant l’accès à l’alimentation de qualité et de les comparer avec ce qu’en dit la théorie. Cela permettre peut-être de tirer des leçons pour continuer à construire des modèles capables d’offrir une alimentation durable et de qualité accessible à tous et ainsi participer à la poursuite de la transition agroécologique de notre système actuel.