La réflexion menée par les équipes du Secours Catholique d’Aurillac autour de l’alimentation a entraîné l’arrêt de la distribution alimentaire habituelle au profit d’un principe de paniers solidaires dans lequel tout le monde trouve son compte : les petits producteurs locaux en vendant leurs produits et les personnes en précarité, appelées « adhérent.e.s », qui accèdent à une alimentation de qualité et souvent bio.
Type : Audio-visuel
Le droit à l’alimentation : un droit en miette
Interview de Dominique Paturel, qui nous parle du droit à l’alimentation, et des contours de sa mise en place effective en France.
La sécu sociale de l’alimentation : qu’est-ce que c’est ?
Courte vidéo vulgarisant ce que pourrait être une sécurité sociale de l’alimentation
De la fourche à la fourchette… Non ! L’inverse ! Pour une sécurité sociale de l’alimentation
Agronome, Mathieu milite aujourd’hui au sein de l’association « Agriculture et Souveraineté Alimentaire » d’Ingénieurs sans frontières. Après avoir expliqué dans une première conférence gesticulée pourquoi il a refusé le titre d’ingénieur, Il explique dans celle-ci comment dans son parcours d’agronome militant s’est imposée l’idée de coupler le projet d’une autre agriculture avec celui d’une autre alimentation, et les politiques nécessaires qui en découlent.
Alors que les désastres écologiques, économiques et sociaux d’une agriculture industrielle ne sont plus à démontrer, les initiatives pour produire, transformer et consommer autrement fleurissent, des plus intéressantes aux plus détestables – mais bien trop souvent réservées à une partie seulement de la population. Les tenants de l’agriculture industrielle argumentent qu’elle est nécessaire pour nourrir les pauvres, et se réjouissent d’une dualisation des modèles agricoles et alimentaires qui ne la remet pas en cause et dont ils espèrent bien tirer profit. L’aide alimentaire, empêchant les plus démunis de mourir de faim, est construite comme un soutien financier et idéologique à l’agriculture industrielle, privant ainsi du droit à l’alimentation – bien différent du droit à être nourri – 5,5 millions de personnes en France. Il devient primordial de penser comment généraliser l’accès de tous et toutes à une alimentation de qualité et choisie, sans quoi toute transformation du monde agricole est impossible, sans quoi toute agriculture paysanne n’a d’avenir que dans la marginalité ou la récupération.
Le choix de ce que l’on mange est primordial pour assurer la dignité de tous et toutes. Le choix n’est pas qu’un mécanisme individuel parmi des produits proposés, quand bien même le critère économique ne serait plus un frein : le véritable choix est de pouvoir choisir ce qu’il y a dans les rayons, quelles sont leurs conditions de production, quels critères économiques, sociaux et environnementaux ils respectent. C’est à dire pouvoir tous et toutes s’exprimer en tant que citoyen·nes sur notre alimentation, et non en tant que consommateurs·trices. A la notion de souveraineté alimentaire – décrite ainsi lors de la déclaration de Nyéleni en 2007 « droit des peuples à une alimentation [suffisante] saine et culturellement appropriée produite avec des méthodes durables, et le droit des peuples de définir leurs propres systèmes agricoles et alimentaires » – on préférera alors celle de démocratie alimentaire, pour insister sur l’importance du processus démocratique dans l’élaboration de la souveraineté pour respecter le droit à l’alimentation de tous et toutes.
Et si l’on exerçait la démocratie alimentaire grâce à une sécurité sociale de l’alimentation ? Au delà du constat, cette conférence permet également de présenter le travail de l’association « Agricultures et Souveraineté Alimentaire » d’Ingénieur Sans Frontière sur le projet de sécurité sociale de l’alimentation. Aidé par différents réseaux et notamment réseau salariat pour la compréhension des mécanismes de la sécurité sociale, déjà-là exceptionnel pour penser la notion de démocratisation d’un secteur économique, ce projet propose d’étendre le principe de cotisation pour couvrir l’accès de tous et toutes à une alimentation de qualité, choisie à la fois individuellement et collectivement par un fonctionnement démocratique. Un hommage à l’un des fondamentaux de l’égalité en France, qui ne demande rien de mieux pour être protégé que d’être étendu à d’autres secteurs !
Envie d’organiser une représentation? De constater le gesticulant? C’est juste ici : https://conferences-gesticulees.net/conferences/de-fourche-a-fourchette-non-linverse/
La part des autres – le film
Ce film pose un regard sur l’appauvrissement tant des producteurs que des consommateurs et interroge les conditions d’un accès digne pour tous à une alimentation de qualité et durable. Le film a été conçu pour être un support de débat.
De nombreuses personnes se déclarent insatisfaites de leur alimentation. Pour les plus précaires d’entre elles, l’aide alimentaire est devenue la seule réponse et s’installe dans la durée, mettant à mal les fonctions sociales, conviviales, citoyennes de l’alimentation. Dans un même temps, le système agricole ne parvient pas à faire vivre tous ses producteurs, tout en surproduisant.
Les pieds dans les champs céréaliers de Quentin ou la garrigue de Nathalie, au détour d’une discussion sur la bonne nourriture avec David, dans le quartier de Keredern à Brest ou auprès des bénévoles et dans les files d’attentes de l’aide alimentaire, La Part des autres pose le regard sur une multitude de situations vécues. Ces situations réunies permettent de questionner le système agricole dans son ensemble, jusqu’à imaginer une sécurité sociale de l’alimentation…