La lutte contre la précarité alimentaire

Ce numéro du Journal RESOLIS est consacré aux travaux de l’atelier 12 des États généraux de l’alimentation, qui se sont déroulés de juillet à décembre 2017, « Lutter contre l’insécurité alimentaire, s’assurer que chacun puisse avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité en France et dans le monde ».

Une première partie de la publication rend compte de la dynamique de cet atelier ; la deuxième partie détaille sommairement 60 actions locales de lutte contre la précarité alimentaire, dont 50 en France.

Éthique du care et démocratie alimentaire : les enjeux du droit à une alimentation durable

Il est nécessaire de considérer les conditions de l’accès à l’alimentation et d’adopter une approche globale des enjeux reposant sur le système alimentaire dans son ensemble. Envisager l’accès à l’alimentation à partir de l’éthique du care est la voie que nous explorons dans cet article pour répondre à cet enjeu. En mettant au cœur de l’analyse la vulnérabilité et l’interdépendance des êtres humains, l’éthique du care permet d’envisager les questions alimentaires dans l’ensemble de leurs dimensions sociales et de donner une pleine place à la voix et à l’analyse des personnes en situation de précarité.
Nous proposons, à partir de deux approches différentes, celle des droits de l’homme et celle de la démocratie alimentaire, de voir comment pourrait se construire un droit à l’alimentation.

La communauté LGBTIQA : Le droit de nourrir l‘inclusion

Les personnes LGBTIQA sont très généralement marginalisées et empêchées d‘accéder à leurs droits civils et politiques, ainsi qu‘à leurs droits économiques, sociaux et culturels. Elles sont discriminées par des institutions publiques, des services de sécurité, par le système éducatif et sur le marché de l‘emploi. Cette discrimination structurelle mine leurs droits humains, créant un environnement d‘exclusion extrême, au sein duquel elles ne peuvent répondre à leurs besoins fondamentaux ni exercer leurs droits fondamentaux.
De par cette marginalisation continue et systématique, les communautés LGBTIQA sont plus enclines à expérimenter la pauvreté, comme le souligne le rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l‘Homme : « (…) le nombre de personnes pauvres, de personnes sans abri et de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire est plus élevé parmi les LGBT que dans le reste de la population ».

Bruxelles : des cuisines de quartier qui chauffent les coeurs

À Bruxelles, tous les mardis, Ferhad, Jaldez, Khadija, Sophie, Fanny et d’autres se réunissent pour cuisiner ensemble. Le groupe « Ça chauffe » fait partie du mouvement Cuisines de quartier, un réseau de citoyens et citoyennes qui s’organisent en collectivité pour la préparation de repas à ramener chez soi.

Cet article propose de découvrir ces groupes de « Cuisines de Quartier » : leur fonctionnements, leurs valeurs, leurs objectifs,… le tout, à travers les yeux (et la voix) des cuisiniers.ères.

Nourrir les pauvres avec les déchets du système capitaliste

Cet article déconstruit les ressorts de l’aide alimentaire, et sa tendance à donner les restes et les surplus issus du système alimentaire capitaliste aux personnes les plus précaires. Il déplore également la réalité de nombreuses personnes contraintes de limiter la quantité et/ou la qualité de leur alimentation, faute de moyens. Enfin, l’autrice propose certaines mesures structurelles (augmentation des revenus, gratuité des repas,…) afin d’endiguer cet enjeu crucial pour nos sociétés.

Le Droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique : Rapport de FIAN devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations-Unies

Du 17 au 20 février 2020, la Belgique passait son cinquième examen périodique devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU (Comité DESC) à Genève. À cette occasion, les organisations de la société civile ont l’occasion de présenter des rapports parallèles pour mettre en évidence les principaux problèmes et manquements des États. FIAN a saisi cette occasion pour pointer les problèmes au regard du droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique [1]. Cet article fait une synthèse des principaux constats, qui se répartissent en quatre thématiques :

Absence d’ancrage légal du droit à l’alimentation en Belgique
Pauvreté et aide alimentaire
Malnutrition et obésité
Transition vers des systèmes alimentaires durables, locaux et résilients

Le rapport complet : http://www.fian.be/FIAN-Belgium-presente-son-rapport-parallele-au-Comite-des-droits-economiques?lang=fr

 

Se nourrir lorsqu’on est pauvre

Alors que la Belgique et les Etats membres de l’UE se sont engagés à réduire le nombre de personnes en risque de pauvreté pour 2020, les chiffres de la pauvreté diminuent peu. Or, c’est d’abord sur les achats alimentaires que les ménages les plus précaires tentent d’économiser. Ces familles subissent alors une « double peine » : les produits les moins sains étant les moins chers, elles n’ont accès qu’à des produits de mauvaise qualité nutritionnelle, et, parallèlement, souffrent de ne pas pouvoir suivre les recommandations nutritionnelles bonnes pour leur santé. Face à ce constat, il est temps de remettre en question l’alimentation « low cost » et de replacer l’alimentation comme élément central de notre culture.

Mais que faire face à cette réalité quotidienne de la pauvreté, et de ses répercussions sur l’alimentation des ménages à faibles revenus ? Car un double consensus se dégage, apparemment paradoxal : un régime alimentaire sain reste hors de portée pour beaucoup de familles à faible revenu ; et cependant, poursuivre dans la voie actuelle, en encourageant une baisse des prix des denrées alimentaires et un meilleur accès à l’aide alimentaire, conduit à l’impasse. Des prix bas et l’aide alimentaire sont, au mieux, des palliatifs. Ce ne sont pas des solutions durables.

Alimentation durable pour tou·te·s : multiplions les innovations !

« Alors que les initiatives de distribution en alimentation durable se multiplient, celles-ci peinent élargir leur base et à toucher une grande diversité de publics, renforçant involontairement la fracture alimentaire de plus en plus marquée. Une recherche action participative, appelée Falcoop, a étudié la question au sein d’un quartier bruxellois. »

Cet article questionne donc l’accessibilité des alternatives alimentaires et leur tendance à recréer et/ou renforcer des inégalités existantes. L’autrice s’attarde ensuite sur les déterminants de cette (in)accessibilité, qui sont bien plus larges que le simple prix. Enfin, une piste de solution proposée serait de continuer d’innover dans les alternatives mises en place, avec, entre autres, l’idée des cuisines collectives, déjà bien implantées au Québec

Alimentation et inégalités sociales de santé : l’accès à une alimentation de qualité en question.

« L’alimentation est un déterminant majeur de la santé fortement marqué du sceau des inégalités sociales. Les populations défavorisées sont les candidates toutes trouvées au surpoids, à l’obésité et aux maladies dites de société qui y sont liées. Comment en est-on arrivé là ? Loin de se résumer aux seuls aspects financiers et de niveau d’instruction, les facteurs qui déterminent l’accès à une alimentation de qualité sont multiples et variés. »

Cet article propose dès lors un panorama de ces différents freins à l’accès à une alimentation de qualité, à savoir :

L’accessibilité financière et matérielle
L’accessibilité pratique
L’accessibilité via l’information
L’accessibilité sociale et culturelle
Lutter contre les inégalités sociales