L’aide alimentaire est malheureusement encore une institution souvent utile pour permettre à 450 000 Belges de manger au quotidien. 8
Cette aide peut prendre des formes multiples. Au départ, vu comme un secteur souvent humiliant avec des démarches administratives et sociales lourdes, des colis imposés avec de la nourriture pas toujours attirante, le secteur a tenté de s’adapter aux attentes des personnes dans le besoin. Les acteurs du secteur travaillent ainsi sur l’accueil, l’accompagnement social, les modalités d’accès, l’inclusion des bénéficiaires aux différentes étapes (choix des produits, ateliers, etc.), la diversité et le choix des produits proposés, etc.
Depuis le début des années 2000, les épiceries sociales et solidaires connaissent un véritable succès. Les bénéficiaires deviennent des clients comme les autres. Ils ont plus de liberté dans leurs choix. Le but est de favoriser leur autonomie financière et alimentaire et de respecter leurs droits et leur dignité.
Comment cela fonctionne-t-il ? Quelle est la situation à Bruxelles et en Wallonie ? Quels sont les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de ces initiatives ? Quels sont les enjeux des épiceries sociales comme solutions aux défis de l’aide alimentaire Cette analyse va tenter de répondre à ces questions : en nous permettant de comprendre le lien entre le rôle des épiceries sociales et solidaires, l’accès à l’alimentation de qualité et la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.
Type : Analyse
Construire des modèles d’affaires pour la justice alimentaire
Les questions de l’accès à l’alimentation de qualité pour tous et de justice alimentaire constituent un impératif d’action publique, politique et académique. Elles suscitent une attention croissante notamment de la part d’organisations – entreprises et associations – qui entendent prendre en charge cette question. Le concept de justice alimentaire tend ainsi à se diffuser aussi bien dans les sphères militantes et citoyennes que dans les sphères académiques.
Pour autant, peu d’études sont consacrées à la façon dont des initiatives de ce type conçoivent leurs actions au quotidien et parviennent à concevoir des modèles d’affaires pérennes. L’objectif de notre contribution est justement d’explorer comment des entreprises sociales se saisissent de ce concept de justice alimentaire à travers leurs pratiques et leurs modèles d’affaires.
Nous présentons le concept de justice alimentaire et montrons, à travers sa mise en pratique dans des organisations, comment ces dernières résolvent les contradictions des logiques économiques et sociales qu’elles doivent affronter. A partir d’une enquête qualitative menée dans la métropole lyonnaise et en nous appuyant sur la typologie fournie par Santos, Pache, Birkholz (2015), nous proposons finalement un modèle d’analyse pour saisir la diversité des pratiques et des modèles d’affaires pour favoriser la justice alimentaire.
La grande distribution : nouvel acteur crédible de la lutte contre la précarité alimentaire ?
Leclerc propose un panier alimentaire équilibré à 21€/semaine pour les personnes à petits budgets : réactivité et mise en œuvre concrète. Doit-on y voir une alternative crédible à un système d’aide alimentaire dépassé et aux atermoiements stériles de l’État en termes de lutte contre la précarité alimentaire ? Contrairement à l’aide alimentaire, l’offre promotionnelle de Leclerc est immédiatement accessible à tous, sans exigence administrative particulière, et en proximité. Cela semble bien être une réponse plus visible et plus lisible que celle des pouvoirs publics qui se résume à déléguer le problème de la précarité alimentaire au secteur caritatif à coups de subventions. Seuls petits détails : le colis est pré-pensé, les produits sont tous emballés, fruits et légumes compris.
Manger sain, trop coûteux pour les étudiants ?
Dans les frigos des kots, colocations ou autres maisons d’étudiants, ce n’est pas toujours Byzance. Le manque de moyens n’épargne pas un nombre croissant de jeunes gens. Ils éprouvent des difficultés à assumer les frais relatifs aux études, mais aussi pour leur quotidien. Coup d’œil sur une réalité trop souvent méconnue et sur des ébauches de soutien.
Vers une sécurité sociale pour l’alimentation durable ?
Notre système alimentaire industriel et globalisé est responsable d’impacts environnementaux et sociaux majeurs. Bien des alternatives locales et écologiques se multiplient, celles-ci demeurent aujourd’hui des niches. Afin de lutter contre les inégalités et démocratiser l’alimentation durable, l’idée d’une sécurité sociale alimentaire est développée par des activistes. Une proposition qui mérite une exploration depuis de multiples perspectives.
Cet article présente quelques éléments de contexte qui montrent la nécessité d’un projet égalitaire, qui agit au niveau systémique pour sortir les alternatives alimentaires de leur niche, il dessine ensuite les contours de la sécurité sociale alimentaire telle que défendue par ses militant·e·s et enfin identifie des pistes d’approfondissement pour nourrir le débat autour de cette proposition.
Sensibilisation des publics précaires à une alimentation saine et durable : quel impact sur l’émancipation ?
Nul ne conteste plus le lien étroit qui relie santé et alimentation. Cette préoccupation autour de l’alimentation est d’actualité, liée aux vocables qualité, bio, durable. Elle constitue aussi un enjeu de santé publique, elle est l’objet de programmes d’actions de la part des mutualités, des maisons médicales, des CPAS…
Elle recouvre un vaste réseau d’initiatives citoyennes relayées par une multitude d’associations. Elle fait couler beaucoup d’encre. Mais pour autant, manger sainement et faire des choix alimentaires de qualité, est-ce possible pour tous? Comment et pourquoi mobiliser un public précarisé autour de cette question? Faut-il l’aborder en termes de santé ou de durabilité ? Quels sont les fondements, les pratiques, les réussites, les difficultés et les défis de la sensibilisation dans ces domaines ?
La démocratie au service de l’assiette pour tous
Près de 130 personnes ont participé activement à l’événement “La démocratie au service de l’assiette pour tous. Comment assurer collectivement une transition vers des systèmes alimentaires justes et durables au niveau (supra) local?”, co-organisé par IEW dans le cadre du RAWAD (Réseau des Acteurs Wallons pour une alimentation durable) le 19 février dernier à Namur. Ces personnes aux profils variés (associations, administrations, élus, cantines, citoyens engagés, …) étaient présentes pour écouter interventions et témoignages, réfléchir, discuter, partager, co-construire, autour d’une question centrale : Comment mettre en place des mécanismes de gouvernance démocratique cherchant à faire participer les différents acteurs et citoyens, y compris les plus fragilisés, et permettant l’émergence de systèmes alimentaires justes et durables ?
Ce document présente dès lors les éléments saillants de cette journée et les pistes de réflexions qui ont été proposées.
Réseaux alimentaires alternatifs : élitisme ou émancipation ?
Dans le sillage du 17 avril, journée mondiale des luttes paysannes, Entraide et Fraternité propose une analyse qui interroge l’accessibilité sociale des alternatives alimentaires. Alors que la journée des luttes paysannes est l’occasion de rappeler la nécessité d’une « révolution agroalimentaire » en marche à travers le monde, il est également utile de se demander qui sont les acteurs impliqués dans ce mouvement et quels sont ceux qui en sont exclus.
Alimentation et précarité
Le dossier thématique regroupe un ensemble de références documentaires et pédagogiques à la fois sur l’alimentation appréhendée dans sa dimension la plus large, et sur les comportements alimentaires des personnes en situation de précarité ainsi que sur l’impact de ces comportements sur leur état de santé. Ce recueil bibliographique à destination des professionnels permet de cerner les enjeux liés à l’alimentation des personnes en situation de précarité et donne quelques pistes pour pouvoir aborder cette thématique dans sa portée la plus large et avec l’œil critique qu’elle nécessite.
Le dossier est subdivisé en sous-thématiques. Les premières regroupent articles, ouvrages et actes de colloques qui développent des analyses et constats sur les comportements alimentaires, d’abord d’un point de vue sociétal général (consommation alimentaire, sociologie et anthropologie de l’alimentation), ensuite, en se concentrant sur les personnes qui vivent dans un contexte difficile (accès à l’alimentation ; choix alimentaires et contraintes économiques ; comportements alimentaires, situation de précarité et santé ; trajectoires sociales et alimentation ; obésité et précarité ; alimentation des familles en situation de précarité ; alimentation des migrants). Les dernières sous-thématiques regroupent des références sur des stratégies et des actions mises en œuvre en faveur d’une « meilleure » alimentation des personnes en situation de précarité (l’aide alimentaire ; projets et initiatives) et quelques supports pédagogiques (outils). Le dossier se clôt par une liste commentée de sites.
L’accès à une alimentation pour tous
Après avoir tracé les contours d’une alimentation saine et équilibrée, cette note d’analyse tente de compiler les différents freins qui conditionnent l’accès de certaines personnes à ce type d’alimentation. Elle passe ainsi en revue la publicité, le manque de budget, la facilité d’accès aux lieux d’achats, les contraintes de temps, et le manque de savoir et de savoir-faire.