La lutte contre la précarité alimentaire

Ce numéro du Journal RESOLIS est consacré aux travaux de l’atelier 12 des États généraux de l’alimentation, qui se sont déroulés de juillet à décembre 2017, « Lutter contre l’insécurité alimentaire, s’assurer que chacun puisse avoir accès à une alimentation suffisante et de qualité en France et dans le monde ».

Une première partie de la publication rend compte de la dynamique de cet atelier ; la deuxième partie détaille sommairement 60 actions locales de lutte contre la précarité alimentaire, dont 50 en France.

Champs d’actions – #1. Vers une sécurité sociale de l’alimentation ?

Champs d’actions, c’est le podcast de celles et ceux qui ont les mains dans la terre, pour celles et ceux qui veulent mettre les pieds dans le plat !
Une production originale et syndicale qui donne la parole aux paysannes et aux paysans de la Confédération paysanne, qui luttent pour une Agriculture paysanne respectueuse des humains et de leurs territoires.

Ce premier épisode est consacré à la possibilité d’une sécurité sociale de l’alimentation.

« Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les questions liées au système d’aide alimentaire en France. Comment le transformer pour permettre un changement de modèle agricole et un accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous ?

𝗘𝘁 𝘀𝗶 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲 𝗻’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗮̀ 𝗰𝗵𝗲𝗿𝗰𝗵𝗲𝗿 𝗱𝘂 𝗰𝗼̂𝘁𝗲́ 𝗱’𝘂𝗻𝗲 𝘀𝗲́𝗰𝘂𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗹𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 ? »

Encore des patates?!

Bande dessinée destinée à sensibiliser le grand public aux enjeux agricoles et alimentaires actuels, et à vulgariser cette réponse plébiscitée par de nombreux acteurs du milieu : une sécurité sociale de l’alimentation.

La BD n’est disponible qu’en version papier, au prix de 2€

« Grâce au dessin de Claire Robert, nous avons pu élaborer un outil de découverte de la sécurité sociale de l’alimentation : une bande dessinée, humoristique et agréable, qui n’enlève rien à la précision de la description des enjeux agricoles et alimentaires et des bases sur lesquelles s’inscrivent le projet de sécurité sociale de l’alimentation, complètée par des annexes riches.

Cette bande dessinée est un moyen de vous faire partager nos constats d’indignation et d’espoir… Pour vous inviter à partager les vôtres, à se rassembler, et peut être demain, reprendre tous ensemble le pouvoir de décider de notre alimentation ! »

Droit à l’alimentation : comprendre et agir

Les 9 et 16 décembre 2020 se sont déroulés deux webinaires organisés par la Fondation Daniel et Nina Carasso et la Chaire Unesco Alimentations du monde sur les enjeux actuels de la lutte contre la précarité alimentaire et de l’égalité d’accès à une alimentation durable.

Dans ce document, vous pourrez retrouver l’ensemble des interventions vidéos de ce webinaire sur les sujets suivants :

Session #1 : Solidarités alimentaires, de quoi parle-t-on ?

  • Précarité alimentaire et droit à l’alimentation durable en démocratie
  • L’émergence de dispositifs de solidarité alimentaire systémiques et coopératifs
  • Des politiques nationales en mouvement

Session #2 : Amplifier, accroître, enraciner… comment changer d’échelle ?

  • Que veut dire “changer d’échelle” ?
  • Expériences de changement d’échelle
  • Comment accompagner et outiller les projets ?

 

Mieux comprendre les problématiques actuelles d’accès à l’alimentation, et surtout changer de regard sur les réponses à apporter…

Ces deux webinaires s’inscrivent dans le contexte de crise aiguë que nous traversons, et au moment où sont définies de nouvelles orientations politiques pour lutter contre la précarité alimentaire. Il s’agira de mettre en avant une approche systémique de l’accès à l’alimentation, qui envisage la précarité alimentaire comme une problématique multidimensionnelle traversée par différents enjeux : agricole, démocratique, écologique, de santé, de travail social… Et qui doit se penser en regard du droit à l’alimentation, un droit de l’Homme reconnu par le droit international, “qui protège le droit de chaque être humain à se nourrir dans la dignité, que ce soit en produisant lui-même son alimentation ou en l’achetant”.

En mettant en lumière des formes de solidarités qui s’inscrivent dans cette perspective, et en donnant la parole aux acteurs qui portent les mutations actuelles – acteurs de terrain engagés, chercheurs et acteurs institutionnels – nous souhaitons créer un espace permettant de trouver de l’inspiration et des outils, et de susciter des projets porteurs de transformation à différentes échelles.

Etats Généraux de l’alimentation

En 2017, l’Etat français a engagé des « états généraux de l’alimentation », soit un ensemble de moments d’échange et d’ateliers, qui réunissaient un maximum d’acteurs (privés, publics, associatifs,…) de l’alimentation, afin de réfléchir ensemble aux enjeux de l’alimentation en France, et aux pistes de solution envisageables. De ces états généraux est ressortie cette feuille de route, sorte de synthèse de l’ensemble des réflexions qui ont été menées durant ces moments d’échange. Cette feuille de route rassemble dès lors l’ensemble des « axes stratégiques » sur lesquels agir afin de participer à une transition du système alimentaire français la plus saine possible (pour la planète, pour les producteurices et pour les mangeureuses). Elle est donc composée d’un ensemble d’enjeux sur lesquels agir, des différents objectifs identifiés, ainsi que de la proposition d’une série de mesures.

Au sein de cette feuille de route, vous pourrez notamment retrouver, à la page 26, la partie de cette feuille de route consacrée à l’enjeu suivant : Réduire les inégalités d’accès à une alimentation de qualité et durable.

 

Pour soutenir l’économie québécoise, reconnaître le droit à l’alimentation pour tous et renforcer le filet de sécurité sociale

« L’alimentation doit être considérée comme un droit fondamental au même titre que le logement ou l’éducation. S’alimenter est essentiel à la vie. En ce sens, les aliments ne sont pas un bien parmi tant d’autres. Ils répondent à un besoin essentiel pour l’ensemble de la population. La reconnaissance du droit à l’alimentation doit donc être garantie par le gouvernement du Québec.

Alors qu’une part importante de la population est de plus en plus soucieuse de son alimentation et choisit des aliments en fonction de leurs liens directs avec la santé (aliments biologiques, aliments fonctionnels, etc.), plusieurs n’ont pas les moyens financiers d’effectuer de tels choix. Cela dénote une inquiétante réalité, soit celle d’une alimentation à deux vitesses, car les choix alimentaires nécessaires aux saines habitudes de vie sont souvent les moins accessibles aux personnes à plus faible revenu. »

Dans cet avis, les membres du Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) formulent une série de recommandations destinées à la mise en place d’un réel droit à une alimentation de qualité, variée et équilibrée, combinant ainsi les enjeux de transition des systèmes alimentaires à ceux de justice sociale.

Voici ces différentes recommandations, détaillées au sein de ce document :

  • Augmenter le revenu disponible des Québécoises et des Québécois
  • Contrôler les prix des aliments de base
  • Renforcer le pouvoir citoyen dans le domaine alimentaire
  • Augmenter le financement des organismes communautaires autonomes

Déclaration pour le droit à une saine alimentation au Québec

Réunis en assemblée générale annuelle le 31 mai 2017 à Orford, les membres du Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) ont adopté une déclaration portant sur le droit à une saine alimentation. Cette adoption conclut une vaste consultation menée au cours des 24 derniers mois au sein du mouvement des cuisines collectives et dans une moindre mesure au sein de la population.

Convaincu que les actions citoyennes communautaires ou écologistes ne suffiront pas à changer substantiellement le cours des choses en matière de droit à une saine alimentation au Québec, le RCCQ a décidé d’exercer son leadeurship et d’entreprendre une opération de mobilisation des citoyen.ne.s et des organisations et de représentation auprès des paliers de gouvernement ayant une incidence sur l’alimentation, pour l’adoption de politiques, de programmes et de lois capables de faire une réelle différence.

 

Le Droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique : Rapport de FIAN devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations-Unies

Du 17 au 20 février 2020, la Belgique passait son cinquième examen périodique devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU (Comité DESC) à Genève. À cette occasion, les organisations de la société civile ont l’occasion de présenter des rapports parallèles pour mettre en évidence les principaux problèmes et manquements des États. FIAN a saisi cette occasion pour pointer les problèmes au regard du droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique [1]. Cet article fait une synthèse des principaux constats, qui se répartissent en quatre thématiques :

Absence d’ancrage légal du droit à l’alimentation en Belgique
Pauvreté et aide alimentaire
Malnutrition et obésité
Transition vers des systèmes alimentaires durables, locaux et résilients

Le rapport complet : http://www.fian.be/FIAN-Belgium-presente-son-rapport-parallele-au-Comite-des-droits-economiques?lang=fr

 

Se nourrir lorsqu’on est pauvre

Alors que la Belgique et les Etats membres de l’UE se sont engagés à réduire le nombre de personnes en risque de pauvreté pour 2020, les chiffres de la pauvreté diminuent peu. Or, c’est d’abord sur les achats alimentaires que les ménages les plus précaires tentent d’économiser. Ces familles subissent alors une « double peine » : les produits les moins sains étant les moins chers, elles n’ont accès qu’à des produits de mauvaise qualité nutritionnelle, et, parallèlement, souffrent de ne pas pouvoir suivre les recommandations nutritionnelles bonnes pour leur santé. Face à ce constat, il est temps de remettre en question l’alimentation « low cost » et de replacer l’alimentation comme élément central de notre culture.

Mais que faire face à cette réalité quotidienne de la pauvreté, et de ses répercussions sur l’alimentation des ménages à faibles revenus ? Car un double consensus se dégage, apparemment paradoxal : un régime alimentaire sain reste hors de portée pour beaucoup de familles à faible revenu ; et cependant, poursuivre dans la voie actuelle, en encourageant une baisse des prix des denrées alimentaires et un meilleur accès à l’aide alimentaire, conduit à l’impasse. Des prix bas et l’aide alimentaire sont, au mieux, des palliatifs. Ce ne sont pas des solutions durables.

Appliquer le droit à l’alimentation, une obligation pour l’État

« Jusqu’où doit s’étendre le rôle économique de l’État ? Un secteur-clé de l’économie belge, formé par l’agriculture et l’agro-industrie, pourrait constituer un terrain stratégique d’intervention publique, dans le but d’enfin appliquer complètement le droit à l’alimentation, grâce à la création d’une sécurité sociale alimentaire. Les obligations de l’État belge quant à la reconnaissance et l’exercice effectif de ce droit interrogent le périmètre de l’action publique et ouvrent de nouvelles perspectives. »

Après avoir résumé les obligations de l’Etat belge relatives au droit à l’alimentation, l’auteur propose ensuite une série de mesures, basées sur la mise en place d’une sécurité sociale alimentaire, destinées à donner accès à toutes et tous à une alimentation de qualité, saine et équilibrée.