Un peu plus de la moitié de la population mondiale est concentrée dans des espaces urbains. Deux tiers devraient l’être en 2050. Les villes, où peu d’aliments sont produits, concentrent et exacerbent les problèmes de durabilité de l’alimentation. Mais les innovations pour des systèmes alimentaires plus durables y fleurissent. Cependant, ces solutions potentielles font face à des défis de taille. En raison de la concentration des besoins dans les villes, les innovations qui se donnent pour objectif de contribuer à une transition vers plus de durabilité ne peuvent pas ignorer la question de leur changement d’échelle.
Nous proposons de penser cet enjeu à partir de la notion d’inclusion sociale. Qu’entend-on par « inclusion sociale » et quelles formes celleci peut-elle prendre ? Comment les objectifs d’inclusion sociale s’articulent-ils avec les stratégies de changement d’échelle ? Pour répondre à ces questions, nous nous appuierons sur deux exemples d’innovations étudiés dans le projet URBAL : le supermarché coopératif La Cagette et le programme municipal d’amélioration de la restauration scolaire « Ma cantine autrement » (MCA), tous deux à Montpellier.
Pour le changement d’échelle, deux voies sont possibles : l’élargissement par les innovations de leur publics originels ou des alliances entre innovations au sein d’un territoire, le soutien des pouvoirs publics étant dans tous les cas fondamental.