Pour les familles et personnes à petits budgets, l’aide alimentaire reste une réponse importante. Une partie des 5,5 millions de personnes ayant recours à l’aide alimentaire demeure captive de cette façon d’accéder à l’alimentation. Au milieu des années 1990, une nouvelle offre dans l’aide alimentaire s’est mise en place à partir des épiceries sociales. À côté de la traditionnelle distribution du colis, elles amènent un autre discours : ces familles et personnes conservent leur statut de citoyen parce qu’elles achètent leurs produits alimentaires. Le statut de citoyen est alors accolé à celui de consommateur.
En France, la profession agricole, absolument silencieuse sur l’alimentation populaire, va revendiquer l’aide alimentaire comme une activité agricole et en 2010, la loi d’avenir pour l’agriculture inscrit celle-ci dans le Code rural. Au final, cela rend visible le rôle de l’aide alimentaire comme filière assignée à gérer les surplus d’une agriculture productiviste.
Aucune de ces lois ne vient remettre en question la provenance de ce surplus, et encore moins suggérer un mode de production plus économe des ressources des humains et de la planète.