« Alors que l’accès à l’alimentation est un droit, la pandémie, le confinement, nous ont fait nous rendre compte qu’il n’est pas réel pour l’ensemble de la population.
Avec la fermeture des lieux de restauration collective, le non accès aux allocations chômage pour une partie des personnes privées d’emploi (intérimaires, autoentrepreneurs…), une part bien plus importante et malheureusement encore croissante de la population a dû recourir à l’aide alimentaire. Aujourd’hui, ce sont 8 millions de personnes qui dépendraient de cette aide.
Toute cette réalité est difficile à admettre. Elle pose la question de la capacité de notre système alimentaire à répondre aux chocs, se relever et assurer la justice sociale dans l’accès de toutes et tous à l’alimentation.
Elle pose également l’urgence de penser des alternatives en termes d’organisation nouvelle de la société.
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Nous pouvons nous inspirer des déjà-là, apprendre de ce qui vient de se passer pour poser de nouvelles bases du vivre ensemble, mettre en commun, croiser, innover… Nous pouvons, nous devons, être audacieux. Nous pouvons expérimenter la notion de démocratie alimentaire, et revendiquer son expression concrète dans les chantiers majeurs comme celui de la création d’une sécurité sociale de l’alimentation ou encore dans l’essaimage des tiers-lieux alimentaires, agoras démocratiques pour repenser collectivement notre système alimentaire. »