Le Droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique : Rapport de FIAN devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations-Unies

Du 17 au 20 février 2020, la Belgique passait son cinquième examen périodique devant le Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU (Comité DESC) à Genève. À cette occasion, les organisations de la société civile ont l’occasion de présenter des rapports parallèles pour mettre en évidence les principaux problèmes et manquements des États. FIAN a saisi cette occasion pour pointer les problèmes au regard du droit à l’alimentation et à la nutrition en Belgique [1]. Cet article fait une synthèse des principaux constats, qui se répartissent en quatre thématiques :

Absence d’ancrage légal du droit à l’alimentation en Belgique
Pauvreté et aide alimentaire
Malnutrition et obésité
Transition vers des systèmes alimentaires durables, locaux et résilients

Le rapport complet : http://www.fian.be/FIAN-Belgium-presente-son-rapport-parallele-au-Comite-des-droits-economiques?lang=fr

 

Se nourrir lorsqu’on est pauvre

Alors que la Belgique et les Etats membres de l’UE se sont engagés à réduire le nombre de personnes en risque de pauvreté pour 2020, les chiffres de la pauvreté diminuent peu. Or, c’est d’abord sur les achats alimentaires que les ménages les plus précaires tentent d’économiser. Ces familles subissent alors une « double peine » : les produits les moins sains étant les moins chers, elles n’ont accès qu’à des produits de mauvaise qualité nutritionnelle, et, parallèlement, souffrent de ne pas pouvoir suivre les recommandations nutritionnelles bonnes pour leur santé. Face à ce constat, il est temps de remettre en question l’alimentation « low cost » et de replacer l’alimentation comme élément central de notre culture.

Mais que faire face à cette réalité quotidienne de la pauvreté, et de ses répercussions sur l’alimentation des ménages à faibles revenus ? Car un double consensus se dégage, apparemment paradoxal : un régime alimentaire sain reste hors de portée pour beaucoup de familles à faible revenu ; et cependant, poursuivre dans la voie actuelle, en encourageant une baisse des prix des denrées alimentaires et un meilleur accès à l’aide alimentaire, conduit à l’impasse. Des prix bas et l’aide alimentaire sont, au mieux, des palliatifs. Ce ne sont pas des solutions durables.

Alimentation durable pour tou·te·s : multiplions les innovations !

« Alors que les initiatives de distribution en alimentation durable se multiplient, celles-ci peinent élargir leur base et à toucher une grande diversité de publics, renforçant involontairement la fracture alimentaire de plus en plus marquée. Une recherche action participative, appelée Falcoop, a étudié la question au sein d’un quartier bruxellois. »

Cet article questionne donc l’accessibilité des alternatives alimentaires et leur tendance à recréer et/ou renforcer des inégalités existantes. L’autrice s’attarde ensuite sur les déterminants de cette (in)accessibilité, qui sont bien plus larges que le simple prix. Enfin, une piste de solution proposée serait de continuer d’innover dans les alternatives mises en place, avec, entre autres, l’idée des cuisines collectives, déjà bien implantées au Québec

Alimentation et inégalités sociales de santé : l’accès à une alimentation de qualité en question.

« L’alimentation est un déterminant majeur de la santé fortement marqué du sceau des inégalités sociales. Les populations défavorisées sont les candidates toutes trouvées au surpoids, à l’obésité et aux maladies dites de société qui y sont liées. Comment en est-on arrivé là ? Loin de se résumer aux seuls aspects financiers et de niveau d’instruction, les facteurs qui déterminent l’accès à une alimentation de qualité sont multiples et variés. »

Cet article propose dès lors un panorama de ces différents freins à l’accès à une alimentation de qualité, à savoir :

L’accessibilité financière et matérielle
L’accessibilité pratique
L’accessibilité via l’information
L’accessibilité sociale et culturelle
Lutter contre les inégalités sociales

Accès à l’alimentation en temps de pandémie : une perspective féministe

La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a conduit la Belgique à prendre des mesures de confinement drastiques. Du jour au lendemain, la majorité de la population s’est retrouvée enfermée chez elle, pendant qu’une autre partie de la population était dehors pour faire tourner la machine et prodiguer de l’aide et des soins à celles et ceux qui en avaient besoin. Et lorsqu’on parle de travail du soin (ou care en anglais), ce sont principalement les femmes qui sont sur le pont. Parallèlement, ce sont encore elles qui prennent en charge les tâches et le travail domestique. Clairement, en Belgique et dans le monde, les femmes ont été fortement impactées par les mesures prises par les différents gouvernements pour faire face au coronavirus. Quelles conséquences cela a-t-il eu sur leur accès à une alimentation adéquate et de qualité ?

Intervenir avec des personnes en situation de précarité

Ce document propose d’abord de définir la précarité à travers la littérature, mais aussi la parole de personnes concernées par celle-ci et les porteurs de projets. Il présente ensuite deux parties permettant aux acteurs de questionner leurs pratiques et d’envisager des pistes d’actions : à travers des critères éthiques spécifiques à l’intervention avec des personnes en situation de précarité, identifiés grâce à l’analyse des entretiens réalisés, à travers la méthodologie de projet dans un contexte d’intervention avec des personnes en situation de précarité. En annexe, vous est proposée une grille de positionnement individuelle ou collective sur les critères éthiques et méthodologiques présentés, permettant de questionner la pratique professionnelle

Le projet DREAM

DREAM est un projet d’insertion socio-professionnelle (ISP) de récupération et de distribution des invendus de fruits et légumes du marché matinal de Bruxelles (Mabru) vers le secteur de l’aide alimentaire en Région de Bruxelles-Capitale.

DREAM (Distribution et Récupération d’Excédents Alimentaires à Mabru) est le fruit d’une collaboration entre le CPAS de la Ville et le Marché Matinal de Bruxelles (asbl Mabru). Ce service vise à récupérer les fruits et légumes frais invendus auprès des marchands du Marché Matinal et d’autres fournisseurs et à les redistribuer à des associations bruxelloises actives dans le domaine de l’aide alimentaire.

Lancé à la mi-septembre 2015, ce projet renforce considérablement le secteur de l’aide alimentaire en région Bruxelloise.

Actuellement, il permet déjà de récupérer plus d’une tonne de légumes et fruits frais invendus par jour et à les redistribuer aux associations du secteur.

Cohésion sociale, droits fondamentaux et lutte contre la pauvreté

« A une époque où la cohésion sociale, l’accès effectif de tous aux droits fondamentaux et la lutte contre la pauvreté sont reconnus comme des enjeux cruciaux pour l’avenir de notre société et la construction d’un monde plus solidaire et coresponsable, il nous a semblé intéressant et utile d’analyser comment la cohésion sociale peut être soutenue et renforcée au niveau local et quelles formes les actions peuvent prendre concrètement. (…) Il a pour objectif de servir d’inspiration aux acteurs locaux et de leur fournir des exemples d’initiatives menées sur le territoire wallon et transposables d’une commune à l’autre. »

Au sein de ce guide, la partie qui nous intéresse davantage concerne le droit à l’alimentation (pp. 46 à 57). Dans celle-ci, vous pourrez découvrir en détail différents projets qui ont été menées au sein de plans de cohésion sociale, tous destinés à favoriser l’accès pour toustes à une alimentation de qualité. Voici les types de projets que vous pourrez découvrir :

Favoriser la « donnerie » alimentaire
Procurer un repas solidaire
Proposer des colis alimentaires
Mettre en place un jardin partagé
Proposer un atelier de cuisine
Monter une épicerie sociale

 

Cohésion sociale, droits fondamentaux et lutte contre la pauvreté

Ce « guide de bonnes pratiques locales » reprend une série d’actions engagées au sein de plans de cohésion sociale, dans les buts « d’analyser comment la cohésion sociale peut être soutenue et renforcée au niveau local et quelles formes les actions peuvent prendre concrètement », mais également de « servir d’inspiration aux acteurs locaux et de leur fournir des exemples d’initiatives menées sur le territoire wallon et transposables d’une commune à l’autre ».

La partie qui nous intéresse plus spécifiquement est celle consacrée au droit à l’alimentation (pp. 46 à 57). Celle-ci propose une série d’initiatives mises en place pour favoriser un accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous. Vous pourrez y retrouver les types de projets suivants :

Favoriser la « donnerie » alimentaire
Procurer un repas solidaire
Proposer des colis alimentaires
Mettre en place un jardin partagé
Proposer un atelier de cuisine
Monter une épicerie sociale

Qui a le droit de manger ?

La surprise du confinement et de ses éboulements, c’est l’impressionnante vague de solidarité qui a accouché de paniers de fruits et légumes « suspendus », de repas pour les soignant·es ou encore de maraudes pour les personnes sans-abri. Pourtant, l’aide alimentaire telle que nous la connaissons a entrevu ses limites durant la crise sanitaire. Dans cet épisode, Elisabeth rencontre celles et ceux qui se battent pour nourrir les publics fragilisés ou éreintés par les mesures sanitaires et économiques, et constate qu’en Belgique aussi, manger à sa faim reste encore un privilège.